« Rester en relation avec un proche atteint de démence » : une conférence et un engagement fort de SERVIOR

29/04/24 | Actualité

la conférencière, micro en main

Notre maison des aînés Op der Rhum, à Luxembourg, a accueilli une conférence de Kathia Munsch sur le thème : « Rester en relation avec un proche atteint de démence ». La soirée était organisée en collaboration avec l’Info-Zenter Demenz. La conférencière enseigne la méthode de Naomi Feil, la Validation®.  Elle a contribué à donner une inflexion majeure aux équipes de SERVIOR  dans la prise en charge des résidents souffrant de ce qu’on appelle aussi des troubles neurocognitifs.

De nombreux professionnels du secteur du grand âge étaient présents dans la salle, tout comme des personnes simplement en recherche de partage d’expérience.

Le ministre et les responsables devant l'entrée
Max Hahn, le ministre de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil,  a été accueilli par Alain Dichter (à droite), Directeur Général de SERVIOR, Raymond Coenen (à gauche), chargé de direction du Centre du Rham, et Christine Dahm (2e en partant de la droite), chargée de direction de l’Info-Zenter Demenz. 

Derrière les troubles de la mémoire, des relations d’une qualité intense

Terme générique en allemand et en luxembourgeois, le mot « démence » revêt en français une connotation plutôt négative, comme le rappelle Christine Dahm, chargée de direction de l’Info-Zenter Demenz. Le choix de garder cette étiquette, plutôt proscrite désormais dans les pays francophones, relève de la communication avec un public au carrefour de plusieurs cultures, pour lequel ce terme reste plus familier.

Quand la mémoire s’efface, quand les repères s’estompent, que reste-t-il de la relation avec l’être cher ? Des moments de qualité, tout simplement, de plus en plus intenses, parfois. Max Hahn, ministre de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil, insiste sur ce point, en rassurant ces familles qui sont amenées à confier leurs proches à des institutions, et en les assurant que les moments communs ainsi préservés sont d’autant plus riches.

Vivant jusqu’à la fin

Kathia Munsch le rejoint totalement, expliquant que la Validation® est une approche qui permet de rester vivant jusqu’à la fin. Cette ancienne kiné, qui fut traductrice de Naomi Feil lors de ses conférences en France, raconte à quel point sa rencontre avec l’Américaine a changé sa vie. Propagatrice à son tour de la Validation®, elle met en garde contre tous les préjugés qui font qu’on place les patients dans des cases.

Chez les personnes concernées, « il y a plus une perte d’orientation qu’une perte de l’esprit, à cause de la diminution de certains sens », explique Kathia Munsch. « De même, il est abusif de parler pour eux de troubles du comportement. Qu’est-ce qu’un comportement normal ? Quand on ne comprend pas ce que l’autre fait, c’est plus commode de dire qu’il a un problème. » La communication est au cœur de la méthode, comme elle est au centre de la relation entre deux personnes, qui n’ont pas besoin de parler pour échanger.

Une approche d’adulte à adulte, authentique et attentive

La Validation® consiste à reconnaître la personne à part entière, la valeur de son parcours de vie, son expérience, ses émotions. Il s’agit de l’accepter telle qu’elle est et d’accueillir ce qu’elle exprime comme étant sa réalité ; de la rejoindre là où elle se trouve ; de l’accompagner dans une relation d’adulte à adulte, authentique et attentive. Pas question de raisonner ou d’éduquer la personne, de se moquer d’elle ou de lui mentir.

Raymond Cœnen, chargé de direction de la maison des aînés du Plateau du Rham, explique que SERVIOR a cherché, parmi les méthodologies proposées, celle qui convenait le mieux à ses résidents concernés. « On parle en fait d’une soixantaine de pathologies liées au déclin cognitif. Pour instaurer une approche globale chez SERVIOR, c’est la Validation® qui nous a semblé la plus appropriée, notamment parce qu’elle garantit le confort du patient. Il n’est jamais question de contredire une personne qui tient des propos qui peuvent étonner, mais plutôt de l’accompagner, de dialoguer avec elle. L’empathie est au centre de la méthode. Nous, soignants et encadrants, ne posons pas de diagnostic ; nous travaillons sur les symptômes.»

128 collaborateurs formés ou en cours de formation

La méthode de Naomi Feil a donc été diffusée dans toutes nos maisons, en s’appuyant sur les programmes de formation continue qui assurent en moyenne 40 heures annuelles par collaborateur. Soixante et un membres du personnel de SERVIOR ont d’ores et déjà été formés à la Validation® et soixante-sept sont en cours de formation.

Dès 2022, deux responsables par site possédaient les connaissances nécessaires. En 2023, tous les responsables de SERVIOR ont reçu une formation leur permettant d’assimiler la méthode et d’encourager le personnel dans cette voie. Car la Validation®, c’est l’affaire de tous, et pas seulement du personnel soignant. « La spécificité de SERVIOR, c’est sans doute aussi d’impliquer les familles et les proches, relève Raymond Cœnen. Nous n’encadrons pas seulement les résidents. Les proches culpabilisent parfois de nous laisser leur parent. A nous à les rassurer, à les accompagner dans leur prise de décision. »

Une femme s'exprime au micro
Andrea Jensen

Davantage de bien-être

Andrea Jensen est infirmière dans notre maison des aînés d’Howald, Beim Klouschter. Elle poursuit quant à elle un long cursus de plus de 200 heures pour devenir, au sein de SERVIOR, la super référente de cette méthode. Ce statut unique de « multiplicatrice » la remplit visiblement d’une grande sérénité, elle qui est aujourd’hui acquise à la méthode, dont elle a pu juger des bienfaits et de l’efficacité. Elle est en quelque sorte la figure de proue d’une opération ambitieuse dont l’objectif global pour SERVIOR est d’assurer le bien-être de chacun, jusqu’aux plus vulnérables.

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