Lisa Mariotto aime chanter pour SERVIOR: “On leur donne de la joie, ils nous la donnent en retour!”

01/03/23 | Actualité

Elle chante, et nous enchante. Pétillante, entraînante… envoûtante, aussi. Lisa Mariotto fait partie de ceux qui, régulièrement, animent les fêtes dans les maisons SERVIOR. Il est important pour SERVIOR de faire appel à des personnalités connues et appréciées du grand-public qui constituent des partenaires externes importants pour incarner notre slogan « den Alter liewen ». Et là, c’est certain: la chanteuse s’y connaît pour enflammer une assemblée et pour réveiller les souvenirs des seniors. Ceux-ci constituent aujourd’hui les deux tiers de son public. Une certitude pour eux: l’ennui et la monotonie ne seront jamais à son répertoire. Pour la chanteuse, le doux monde des maisons de repos fait partie d’une réalité de tous les jours, ou presque.

Native d’Ettelbruck, Lisa Mariotto revendique très haut sa double nationalité italo-luxembourgeoise. Plus que quinquagénaire, elle a bourlingué à ses débuts dans le groupe de Saint-Vith “Wallstreet”, puis dans la formation « Käpt’nÄndä », qui l’a fait plonger dans la chanson luxembourgeoise. De bals en concerts, de mariages en communions, elle s’est fait un nom dans le pays, jusqu’à passer professionnelle il y a neuf ans. “La maison était payée. Mon mari m’a encouragée à faire ce que j’aimais. Et j’ai eu plus de temps pour répéter, pour écouter, pour m’investir dans ce travail à temps plein”. Cornaquée par Jeannot Conter, à qui elle voue autant d’admiration que de reconnaissance, ou autre Rol Girres, elle est une des figures de cette scène luxembourgeoise, où traditions et bonne humeur s’enlacent et donnent le ton.

La scène, pas les bureaux

Adieu les bureaux pour celle qui avait fait des études de commerce et gestion. Mais pas de droit à l’erreur: quand on est à son compte, on ne peut pas se permettre un faux pas avec son outil de travail. Sa voix, c’est son capital. Pas diva capricieuse pour un sou, elle doit en prendre soin, et ménage quand même ses aiguës.  Elle parle sept langues… et en chante encore plus. Elle se produit aux quatre coins du pays, du Nord plus germanique au sud plus latin

La chanson, elle l’a apprise en autodidacte, dans le sillage d’une sœur, Giusy, qui chantait merveilleusement. Elle prisait Queen et Michael Jackson, mais pas trop Abba… qu’on lui réclame beaucoup aujourd’hui. Mais si Lisa était rock’n roll, Giusy chantait du Joe Dassin, du Mike Brant. Déchirure de jeunesse quand les idoles disparurent… Celles d’alors de Lisa, figures d’Eurovision, sont toujours là: Vicky Leandros, Marie Myriam…

Autodidacte jusqu’au bout des doigts

“Ne me donnez pas une partition: je ne sais pas lire les notes, assure Lisa. Non, je ne connais pas la différence entre une croche et une blanche! La musique, les chansons, je les ai appris par l’écoute et la répétition. Je joue de la guitare, mais là aussi, c’est à l’oreille, en pure autodidacte.” Pas question pour elle de reproduire les chansons, elle veut les réinventer, se les attribuer. Sa préférée? Baila Morena, de Zuccherro, qu’elle rêve d’interpréter un jour avec lui…

Progressivement, son public de seniors a pris de plus en plus de place dans l’ensemble de ses prestations, que ce soit en maison de repos, en structure d’habitat spécialisé, ou dans des clubs de personnes âgées. Modeste, elle explique: “Je ne suis plus toute jeune non plus. Je n’ai plus nécessairement l’envie de chanter jusqu’au petit matin”. D’où ce choix de plus en plus fréquent de prestations plus sages. Ceux qui l’ont vue chanter pour nos résidents seront plus tentés d’y voir l’expression d’une douce alchimie que le moteur de la raison: ce public lui va si bien! 

Convoquer les souvenirs des seniors

Lisa Mariotto s’est occupée pendant onze années de sa maman atteinte par la maladie d’Alzheimer. La dépendance, elle sait bien ce que c’est. Les seniors, elle parvient à les comprendre, à deviner leurs éventuelles limites, et à dialoguer adéquatement avec eux. “Je sais qu’il faut jouer le jeu, ne pas contredire. Ma plus belle expérience, la plus émouvante, c’est quand je suis parvenue à réveiller les souvenirs d’une dame, espagnole, résidant dans une maison de la Moselle, en chantant “Guantanamera”.  Elle est sortie d’une longue absence, l’espace d’une chanson. C’est incroyable à quel point ça peut les toucher, la musique et les paroles de leur enfance, quand ils ont la mémoire qui s’estompe!”

Lors des concerts, il importe donc naturellement de convoquer les souvenirs: les vieilles chansons luxembourgeoises gardent la cote dans tout le pays et, en période de carnaval particulièrement, “il faut faire du Fausti”, remarque la chanteuse en évoquant celui qui reste une référence, après avoir commercialisé tant de chansons du terroir. “On leur donne de la joie… et ils nous la donnent en retour”. De “Volare” à “Quizas”, de “Non, je ne regrette rien” au “Plus beau tango du monde”, elle ambiance le dancefloor des 4 x 20. “Les seniors sont aussi très rock’n roll”, insiste la chanteuse. “Même quand ils ne savent plus danser, ils apprécient le rythme!” Le secret d’une bonne chanson? “Un air simple et répétitif, et des paroles que tout le monde retient”. Celle qu’on lui réclame le plus? “Schneewalzer”.

Des fêtes, pas des concerts

Lors des prestations avec ses confrères musiciens, elle note que l’alchimie est parfaite quand le personnel participe. Chez SERVIOR, particulièrement, elle se félicite de l’engagement des équipes, qui s’investissent dans la fête et ne la considèrent pas comme un simple concert. “Elles donnent beaucoup d’importance aux activités culturelles, c’est vraiment bien.” S’adapter à son public, c’est le secret d’une animation réussie. Lisa, Jeannot et les autres ne se laissent pas enfermer dans une playlist, ils sont à l’écoute et savent rebondir de demande en demande, de chanson en chanson. 

De là à vieillir un jour en résidence pour seniors? “Ce n’est absolument pas un tabou pour moi, sourit Lisa Mariotto. Par mon hérédité, je sais que je pourrai être confontée à Parkinson ou Alzheimer. Séjourner alors dans une structure adaptée, et ne pas être un poids pour mes enfants, me paraissent d’une logique salutaire”.

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