Fernand Kieffer, le marcheur du CIPA « Op der Rhum »

18/11/21 | Actualité, Catégorie

Quoi qu’il arrive, il se départit difficilement de son sourire si chaleureux. Résident de SERVIOR, au plateau du Rham à Luxembourg, Fernand Kieffer est sans conteste ce que l’on appelle « un personnage ». Chaleureux. Sympathique. Mais pas gratuitement enjôleur. La vie, il en jouit, mais ne se la joue pas. Un homme au caractère bien trempé, qui connaît l’art de la médiation, mais qui trace sa route sans devoir s’appuyer sur les autres. Il ne fait pas ses 74 ans. Svelte et ingambe, l’homme ne se décrit pas particulièrement sportif : « Je marche », sourit-il modestement. Oh, pas plus de 80 à 100 km par semaine… soit dix fois plus qu’un jeune pas trop remuant. Pas étonnant qu’il n’ait jamais eu de sérieux problème de santé.

« J’ai marché toute ma vie », explique l’homme. « C’est d’ailleurs au détour de mes balades que j’ai vu se transformer les anciennes casernes en belle résidence pour seniors. Je les connaissais bien, depuis mon enfance. Je crois que je savais, intuitivement, que je finirais par venir habiter ici. Cette situation, cette vue unique sur la ville, ce calme : il y a de quoi être séduit». De sa vie d’avant, Fernand Kieffer ne veut pas faire état. « Quand on prend domicile dans un établissement comme celui-ci, on doit tous être au même niveau, peu importe ce qu’on a fait dans sa vie. C’est la communauté qui prime. »

L’horloge tourne inexorablement

Retraité en 2012, pour ses soixante-cinq ans, il a continué à vivre seul, à Merl, divorcé qu’il était. Ce natif de Bonnevoie n’a jamais réellement quitté la périphérie de la capitale, engagé dans un véritable tour d’horloge des quartiers de Luxembourg.

« Je suis venu chez SERVIOR en juillet 2015, raconte-t-il plus sérieusement. C’est une résolution que j’avais mûrie. Vivant seul, n’ayant pas d’enfant, et pour seule famille des cousins de mon âge, je craignais qu’il m’arrive quelque chose, un accident de santé. Je préférais pouvoir choisir, en toute lucidité, une résidence plus adaptée à une éventuelle prise en charge. J’ai réfléchi. J’ai pris ma décision moi-même, sans laisser ce soin à la destinée et à une assistante sociale… Le plus compliqué, finalement, a été de faire le tri dans mes affaires, entre ce que je pouvais garder, et ce que j’allais abandonner. Mais c’est le cas dans tout déménagement, finalement. Par expérience, je conseille à tout le monde de savoir prendre cette décision à temps, de ne pas s’accrocher à sa maison, par habitude. Si je peux continuer à vivre ma vie pleinement aujourd’hui, c’est parce que j’ai choisi cette option.»

Des montagnes de souvenirs

A peine installé, Fernand Kieffer revendra sa voiture (« je n’aime pas garder quelque chose dont je n’ai pas besoin ») et prendra goût aux bons petits plats du restaurant, lui qui n’aimait pas trop devoir se faire à manger à la maison. Base de ses longues marches, le plateau du Rham est aussi le cœur de ses voyages, vers les Etats-Unis, l’Autriche, la Suisse. Avec une pause Covid, comme tout le monde… Son affection pour les montagnes et la photographie nourrit l’album de ses souvenirs. Mais que dire de Venise, dont l’évocation rend son regard encore plus pétillant. « Là, tout est calme, pas de voitures ! Mais j’aime l’ambiance aussi. J’adore les soirées festives, au Rham. J’aime la compagnie, j’aime m’amuser. Ce n’est pas incompatible ».

Chez SERVIOR, Fernand Kieffer s’engage, et préside le conseil de maison (Heemrot). « J’avoue que je n’ai pas spécialement œuvré dans l’associatif avant ma retraite. Ici, en tout cas, j’estime que je dois m’engager, rendre ce qu’on me donne. Je connais à peu près tout le monde. J’essaie d’être le relais des préoccupations. J’écoute… et je prends note, quand il le faut. »

Lui qui n’avait absolument pas prévu de décliner une fois installé dans son nouveau gîte continue à tracer sa route, d’un pas pressé. Avec le sourire.

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