
Mieux comprendre les personnes âgées en ressentant leurs problèmes physiques, c’est l’utilité des « simulateurs de vieillissement ». Un concept présenté notamment ce samedi 23 novembre à Hesperange, dans le cadre d’un atelier organisé lors du congrès sur la prévention du suicide chez les personnes âgées, par Xavier Thiery, chargé de direction du centre d’hébergement Servior « Beim Klouschter » à Howald.
Le physique influence le psychique
« Quand le corps ne veut plus jouer, l’âme souffre aussi ». Le taux de suicide, trois à quatre fois plus élevé chez les plus de 75 ans que dans les classes d’âge précédentes, a parmi ses principales causes le ressenti du senior par rapport à la diminution de ses capacités physiques. « La vieillesse n’est pas une maladie. C’est un processus biologique naturel, mais qui fragilise l’individu. L’atelier vise plutôt à prévenir les sentiments dépressifs, à apprendre comment gérer son évolution physique », insiste Xavier Thiery. Le maître-mot, c’est « adaptation ».
Costume de vieillesse
Servior possède des « costumes » permettant de simuler le poids du vieillissement. A coup de minerve, lunettes déformantes, casque réduisant la vision, gaines et genouillères contraignantes, gilet pesant trois tonnes… ou presque, le cobaye vieillit virtuellement de 25 ans. Sentiment d’oppression, nécessité de changer d’espace-temps : s’habiller devient un vrai pari, se déplacer tient de l’exploration périlleuse, communiquer demande une concentration peu commune. Le corps devient une contrainte, qu’il faut gérer. Bien sûr, dans la réalité, chaque individu verra se développer ses propres pathologies, à des degrés différents.
Une aide pour les soignants
L’expérience n’a rien de ludique. Elle aide à mieux cerner les capacités de réaction ou de compréhension, à mieux comprendre les difficultés de mobilité, ou les déficits de sensibilité des seniors. Ces panoplies « Age Explorer » sont donc particulièrement indiquées pour le personnel de Servior, qui encadre des personnes âgées dans tous les gestes de la vie quotidienne. Mais le grand public, lui aussi, gagne à entrer dans le costume, pour mieux comprendre les moins jeunes… et avoir un avant-goût du grand âge.