Un “Pensionscoach” pour aider à passer un cap décisif

18/07/23 | Actualité

La retraite est un des moments charnières les plus importants dans la vie. Il n’est même pas besoin de constater les passions que ce simple mot déclenche en France pour s’en convaincre. Pour celle ou celui qui a travaillé pendant plusieurs décennies, ce cap constitue un changement radical, dans son emploi du temps et ses habitudes, mais aussi dans l’organisation de ses finances quand le montant de l’allocation dont on dispose n’égale plus les ressources sur lesquelles on pouvait compter. Idéalisés par certains, vue avec appréhension par d’autres, la retraite tient beaucoup à ce qu’on en fait. Pension active ou passive? Fin d’un cycle ou nouveau départ?

L’association GERO, centre de compétence pour les seniors, qui s’investit dans des démarches novatrices pour accompagner la vie des personnes âgées et qui est également un partenaire de SERVIOR, est attentive à ce moment clé, qui conditionne pour beaucoup l’étape ultime de nos vies. A l’initiative du ministère de la Famille et en association avec l’organisme de formation continue Pétillances, GERO a lancé un programme pour former des “coachs de retraite” appelés à accompagner ceux qui se posent des questions sur ce grand passage… mais aussi à réfléchir sur cette étape avec ceux qui s’en posent moins.

Nouveau projet de vie

“Comment puis-je vivre? Quelle occupation aimerais-je encore avoir? Quel sera mon projet de vie? Quelle est ma situation financière, résidentielle, sociale, privée?”: tant de questions qui doivent être envisagées en temps utile, selon GERO. L’association invite ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite et ont besoin d’une orientation ou d’éléments de réflexion à prendre contact avec elle pour rencontrer un de ses “Pensionscoachs”. Cette offre gratuite est aussi ouverte aux entreprises désirant offrir à leurs salariés la possibilité de préparer au mieux la transition entre activité et vie post-professionnelle.

Une jeune retraitée a été attirée par le concept, un peu avant de dire adieu à sa carrière professionnelle. Bien connue au Luxembourg, Laura Zuccoli (en photo) a été présidente de l’ASTI (Association de soutien aux travailleurs immigrés) jusqu’en 2022. Elle a officiellement dit adieu à sa vie professionnelle le 1er janvier 2023. Femme active, elle ne craignait pas de s’ennuyer passé ce cap fatidique… ce qui ne l’a pas empêchée de se lancer dans une grande réflexion plusieurs mois avant de le franchir.

Interculturalité

“Quand j’ai découvert par hasard cette formation de coach de retraite et cette possibilité de s’engager bénévolement, j’ai trouvé l’idée très bonne, et je m’y suis inscrite, explique Laura Zuccoli. Le groupe dans lequel j’ai fait la formation était international; il y avait des francophones, des anglophones; il y avait des retraités et des salariés actifs. C’est intéressant pour nourrir une réflexion globale. Moi-même, je devais réfléchir à la manière d’opérer la transition, de diminuer radicalement mon rythme. La formation était en français et je me suis dit qu’avec l’évolution démographique que nous avons connue, de plus en plus de personnes âgées ne parlant pas le luxembourgeois seraient concernées et devraient pouvoir faire appel à ce genre d’assistance. Prolonger mon militantisme dans ce domaine m’est donc apparu comme une suite logique à mon engagement professionnel. L’interculturalité est une composante essentielle du vieillissement au Grand-Duché”.

Préparer sa pension dans l’entreprise

La première fois que j’ai rempli un formulaire en mettant “retraité” pour profession, ça m’a fait quelque chose, avoue Laura Zuccoli. Mais on ne peut pas dire que le désœuvrement l’a vraiment guettée: “Je suis mariée, j’ai trois enfants, j’ai beaucoup d’amis: je mène une vie très active et je reste très occupée, avec l’ASTI, la Commission d’intégration de la ville de Luxembourg, les traductions que je fais encore, la natation, le vélo…J’ai choisi de rester active dans mes activités politiques, mais je sélectionne davantage ce que je fais aujourd’hui.” Si elle n’a pas encore fait de coaching individuel, elle insiste sur un point: “La vie sociale doit être créée bien avant la retraite!” D’où sa plus grande propension à s’adresser tant à des salariés encore actifs qu’à des clubs seniors. “Nous allons intervenir prochainement dans une institution dont un tiers du personnel accédera à la pension dans les dix ans! C’est là qu’il faut réfléchir à ce qu’on fera demain”.

Le bénévolat, c’est un axe important d’occupation pour les “seniors” – Laura Zuccoli n’aime vraiment pas ce mot… “On ne pousse pas les gens à en faire, mais on constate quand même qu’une bonne partie de la population cherche à rester utile… et active. Je croise des retraités qui errent dans les parcs, et je me dis qu’il y a moyen de faire autre chose. Beaucoup de futurs pensionnés pensent qu’ils voyageront beaucoup; mais quand ils évaluent leurs nouvelles ressources, ils se rendent compte que ce n’est pas nécessairement facile.”

Changer de logement

“Savoir gérer sa nouvelle situation, c’est important. Et c’est très différent si on est seul, si on est un couple retraité, si un des deux travaille encore… Ce qu’on envisage a priori comme des vacances perpétuelles peut très vite tourner au désœuvrement, et ce n’est pas souhaitable. Mais il faut aussi apprendre à dire non aux sollicitations de la famille ou autres, si on veut garder sa liberté. On peut s’interroger sur son logement, aussi: faut-il garder une grande maison, ou opter pour un appartement avec ascenseur. Au Luxembourg particulièrement, les prix de l’immobilier peuvent influencer ce choix: pourquoi ne pas laisser la maison aux enfants et opter pour un logis plus adapté?”

Ni trop, ni trop peu

Les coachs de retraite tiennent gratuitement des conférences, animent des ateliers et proposent des entretiens individuels. Ils fournissent informations et soutien sur la manière de préparer et façonner sa retraite, en partageant leur expérience. Attention: ils ne sont pas là pour apporter des conseils financiers, juridiques ou psychologiques, mais si nécessaire, ils donnent des conseils sur l’aide disponible.

”Les questions qu’on pose à nos interlocuteurs les font réfléchir. Il ne faut pas tomber dans le stress de vouloir trop faire à la pension… mais éviter de se retrouver à ne rien faire, dans la dépression. Un bon équilibre est la source du bien-être. Et si on se sent bien, c’est bon aussi pour la santé”, ponctue Laura Zuccoli.

Pour plus de renseignements:

info@gero.lu

Tél: 36 04 78-1

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