
Dans le patio de la maison des aînés Grand-Duc Jean de Dudelange, l’ambiance est chaude. Pas seulement grâce au soleil de printemps généreux qui éclaire la scène, mais surtout à cause du brasero au gaz que manipule avec soin Jerry Peffer, Préposé à la sécurité incendie de SERVIOR depuis 11 ans. C’est lui qui s’assure qu’une sécurité optimale règne dans nos 15 établissements. Hypersécurisées, ces structures ne sont pas à l’abri d’un imprévu. C’est pour cela que les équipes sont entraînées à faire face au moindre risque.
Face à Jerry Peffer, une dizaine de membres du personnel de l’établissement sont réunis en demi-cercle, bras croisés, attentifs. Au sol, des extincteurs de trois types, un brasero au gaz, une couverture antifeu… La démonstration est simple, et tous l’ont déjà suivie, en fait. L’efficacité vient de la répétition. Si survient un départ de feu, pas question de lire le mode d’emploi de l’extincteur, de voir comment se retire la goupille, comment s’enfonce le piston : une bonne maîtrise, c’est du temps essentiel de gagné. À tour de rôle, donc, les infirmiers, employés, serveurs, aides-soignants… vont s’entraîner à étouffer les flammes avec la couverture ou avec les extincteurs.
Des réflexes à entretenir
Complété par des informations simples et précises, l’exercice vise à l’efficacité. Quelles sont les vertus d’un extincteur à poudre ou à mousse ? Pourquoi privilégier le second dans la plupart des cas ? Quelle est la signification des lettres qu’on trouve sur ces appareils ? Quelle est leur limite de péremption ? Simple d’usage, la couverture anti-feu peut être une solution simple à un gros problème potentiel. « Les cuisines, et la combustion de graisses constituent un point sensible dans nos maisons, note Jerry Peffer. Nous accordons donc beaucoup d’importance à ces endroits, qui sont d’ailleurs équipés de systèmes d’extinction automatiques très efficaces. »
Et c’est parti pour un tour d’extinction du feu… sans oublier de se protéger les mains. Et gare aux extincteurs au dioxyde de carbone : le gaz glacial à -78 degrés qui en sort en refroidirait plus d’un. Prudence ! Un petit tour à l’intérieur, pour voir une lance d’incendie et ses 25 mètres de tuyau et mémoriser les pictogrammes essentiels : les formations durent une petite demi-heure et visent surtout à entretenir les bons réflexes.
Tout le monde est concerné
Ancien infirmier, pompier volontaire, Jerry Peffer a dispensé 120 formations l’année dernière. Personne n’y échappe, du directeur général au dernier salarié engagé. Il partage aussi ses connaissances en matière d’arrimage de fauteuils roulants dans nos véhicules de transport, et donne des cours de réanimation. Des exercices d’évacuation sont aussi programmés régulièrement, en collaboration avec les pompiers. Jerry Peffer constitue le lien essentiel avec les services d’incendie (CGDIS), et connaît toutes nos maisons dans leurs moindres recoins, avec leurs points forts et leurs zones sensibles.
« Les normes de sécurité ont fait un grand bond ces dernières années, et elles continuent à évoluer en permanence, explique-t-il. Par exemple, notre maison des aînés de Woiwer (Differdange) a des chambres avec portes coupe-feu qui permettent de résister à un incendie pendant au moins une heure, sans être exposé aux flammes et aux fumées. Les dispositifs de détection sont du dernier cri. Tout le personnel a suivi une formation de sécurité d’au moins six heures, à l’instar de celui d’Op Acker (Bascharage). »
Tous les bâtiments de SERVIOR ont naturellement suivi la réglementation et ont été adaptés au gré des évolutions de celle-ci. Les centrales d’alarme, les portes coupe-feu et le matériel adapté garantissent une sécurité optimale. « Comme du personnel est présent 24 h sur 24, le niveau de vigilance est très important, insiste Jerry Peffer. Mais un aléa reste possible. Les appareils électriques apportés par les résidents constituent un risque, tout comme une cigarette mal éteinte… Nous formons donc les équipes à réagir avec calme et efficacité, selon un protocole très précis. SERVIOR investit énormément dans la sécurité de toutes ses maisons des aînés, qui hébergent des personnes plus vulnérables. Quant à moi, dans mon travail, j’essaie d’être le plus flexible et le plus organisé. Je m’efforce d’identifier et d’anticiper tous les risques, pour garantir au maximum que rien de fâcheux n’arrive. »